Je vous raconte mon été 2022 de steward
Dernière mise à jour : 18 juin
Après 2 longues années de pandémie, le traffic aérien redécolle enfin. Entre retard, météo et passagers parfois stressés, je vous raconte mon été 2022 de steward qui marque un retour (presque) à la normale....
Des journées "comme avant" mais avec des retards et des annulations

Cet été 2022 a eu un goût de 2019 pour de nombreuses hôtesses de l'air et stewards qui volaient déjà avant le début de la pandémie de covid-19. Et je dois bien vous dire que c'était mon cas. Retour des passagers et des journées à rallonge, je dois vous avouer que ce fût un plaisir de retrouver le ciel comme avant malgré un travail à flux tendu. En effet, comme vous devez le savoir, le traffic a repris beaucoup plus vite que prévu, conduisant à un manque de personnel aussi bien dans les aéronefs que pour le personnel aéroportuaire ( agents de sûreté, check-in, etc... ). Résultat ? Quasiment pas une journée sans terminer en retard... De quelques minutes seulement à parfois plusieurs heures ! Forcément, cela entraine des répercussions sur l'ensemble des vols lorsque l'avion doit repartir plus tard dans la journée mais également lorsque, à cause d'un retard excessif, le repos minimal légal n'est plus là et qu'il faut modifier les plannings des PNC du jour au lendemain... Autant vous dire qu'il a fallu faire preuve de flexibilité.
Cet été a été également marqué par un nombre de vols annulés impressionnants comparé "à la
normale". Comme je vous le disais avant, avec les retards, les équipages n'avaient pas assez de repos, ce qui entrainait mécaniquement une annulation des vols à venir. Évidemment, les annulations de cet été 2022 ne sont pas que de la faute des compagnies ! Pour ma part, j'ai eu ou vu des vols annulés car les contrôleurs aériens imposaient des restrictions au décollage qui rendaient alors impossible d'effectuer l'aller-retour sans prendre le risque de voir l'avion bloqué en escale et donc, avoir un avion en moins le lendemain, entrainant ainsi un effet domino....
Un été chaud chaud chaud
Comme si la covid-19 et le manque de personnel ne suffisait pas, pourquoi ne pas rajouter une canicule par dessus sur fond de réchauffement climatique ?

Et oui, peut être que cela ne vous parait pas évident, mais même dans les avions nous avons souffert de la chaleur ! Avec parfois 40 degrés à l'extérieur, lorsqu'il est l'heure d'embarquer, la climatisation a beaucoup de mal à faire baisser la température avec les portes grandes ouvertes. Ainsi, lors de certains embarquements, j'ai dû enlever la cravate pour tout simplement ne pas mourir asphyxié, surtout lorsque la température frôlait les 30 degrés en cabine. Et je ne vous parle pas de la condensation formée entre la climatisation
froide et l'air chaud extérieur, dans certains cas, je ne voyais pas mes collègues à plus de 3 rangées! Mais ce n'est pas tout, une fois la chaleur arrivée, c'était au tour de la pluie et des orages : ou comment faire un vol qui ressemble à l'essorage d'une machine à laver ! Croyez moi, faire un vol quand il n'y a que des turbulences est éprouvant. Je ne parle pas d'avoir peur mais physiquement, cela est fatigant avec de surcroit des passagers stressés ou qui vomissent ( vive l'odeur)....!
Des passagers compréhensifs

Sans vouloir passer de pommade, à quelques exceptions près, je dois reconnaitre que les passagers ont été d'une gentillesse et d'une compréhension à toute épreuve !
Évidemment, il y a toujours des exceptions, mais malgré les retards et des annulations, je n'ai pas eu un client qui s'est énervé contre moi ou ma compagnie. J'imagine que les reportages à la télévision on fait comprendre que pour voyager cet été, il fallait être flexible et faire preuve de patience !
Pour certains d'entre eux, j'ai eu le droit à des remerciements ou des mots d'encouragement, et je vous le dis, cela fait chaud au coeur !
Une vie privée mise de côté
Enfin, dernier partie que je souhaitais vous raconter concerne la vie privée et sociale durant cet été 2022. Pour faire simple, elles ont été quasiment absentes !
Et oui, entre les retards et le planning qui changeait régulièrement, i a été très compliqué d'accorder mon planning avec celui des amis. À cela rajoutez que tout le monde part en vacances et que, en tant que PNC, on travaille pour emmener les vacanciers sur leurs lieux de villégiature, les barbecues et soirées à profiter du beau temps ont été assez limités !
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